Les vaches sont des proies naturelles, comme en témoigne le positionnement latéral de leurs yeux. Cela leur permet de surveiller une grande zone et de repérer les prédateurs à temps. Avec un champ de vision allant jusqu’à 330°, elles peuvent voir ce qui se passe autour et devant elles. Lorsqu’elles broutent, ce champ peut même atteindre près de 360°, leur offrant une vision panoramique. En comparaison, les humains disposent d’un champ de vision d’environ 180°
Les animaux proies comme les vaches ont une perception de la profondeur limitée, car leurs yeux sont placés sur les côtés de la tête. Cela rend l’estimation des distances plus difficile. À l’inverse, les prédateurs, avec les yeux orientés vers l’avant, perçoivent mieux la profondeur, ce qui les aide à chasser. Pour évaluer une distance, la vache doit tourner la tête dans la direction voulue. Elle le fera également pour identifier un son, afin de décider de la réponse à adopter.
Par ailleurs, les vaches ont un champ de vision vertical beaucoup plus réduit que les humains : environ 60° contre 150°. Les humains peuvent avancer sereinement car ils voient à la fois le sol et ce qui se tient devant eux. Les bovins, eux, lèvent la tête pour se rassurer sur ce qu’ils ont devant eux tout en gardant un œil sur le sol. En broutant (A), leur tête est baissée et ils sont détendus. En se déplaçant (B), ils lèvent la tête pour s’assurer que leur champ de vision est confortable. Mais s’ils la lèvent trop (C), par exemple en cas de menace perçue au-dessus, ils perdent leur confiance en ce qu’ils sentent sous leurs pieds, ce qui peut les amener à s’immobiliser.
Les vaches ont également une vision 3D limitée, du fait de la position latérale de leurs yeux. La vision tridimensionnelle permet de percevoir les objets avec leur profondeur, leur largeur et leur hauteur. Cette capacité donne une image plus réaliste du monde, mais elle est beaucoup moins développée chez les bovins.
Les vaches perçoivent bien mieux le mouvement que nous. Elles peuvent distinguer entre 40 à 60 images par seconde, contre environ 25 chez l’humain. Cela les rend très sensibles aux mouvements rapides, surtout à plus de 1,5 mètre de distance, ce qui peut provoquer de l’agitation. Si une vache est surprise ou effrayée, elle réagit par réflexe : instinct de fuite et notamment fuite face aux prédateurs ou humains. Dans un contexte d’élevage, cela se traduit par une augmentation de la distance entre elle et les humains.
D’où l’importance d’avoir un comportement calme et prévisible à proximité des vaches. Certains professionnels mettent volontairement les mains dans les poches pour éviter les gestes brusques.
Les vaches ne perçoivent pas le rouge, qu’elles voient comme du gris. En revanche, elles voient bien le bleu et le vert, qu’elles trouvent agréables. Elles mettent aussi du temps à s’adapter aux changements de lumière. Une transition rapide entre lumière et obscurité peut les faire sursauter. Par exemple, lorsqu’on les déplace de l’étable à la salle d’attente ou à la salle de traite, elles s’arrêtent parfois net : elles n’ont pas encore visualisé ce qui se trouve devant elles ni la texture du sol. Il leur faut un temps d’adaptation visuelle. Il est essentiel d’en tenir compte dans notre comportement, mais aussi dans la conception des bâtiments, en privilégiant des transitions lumineuses progressives.
When designing barns and installing machines such as milking robots, the vision and behavior of cows must be taken into account.
En prenant en compte ces aspects lors de la conception des étables et de l’installation du matériel, nous contribuons à créer un environnement sûr, calme et sans stress pour les vaches, ce qui favorise leur bien-être et leur productivité.